

le film (n') est (plus qu') un souvenir
1975
dans son travail sur l'anti-film (ou le cinéma détruit comme autre forme de cinéma) sabatier propose "le film (n') est (plus qu') un souvenir", une oeuvre qui conduit l'anéantissement filmique vers ses limites les plus extrêmes en renonçant à toute forme de projection, la remplaçant par la présentation déabusée d'objets en rapport avec le cinéma (photographies, affiches, matériel de tournage...)
les photos et affiches renvoient au tournage d'un film qui n'a jamais existé (souvenirs fictifs d'un film fictif)
la fiction est ici un outil de mise en doute du cinéma
regrets
1978
ici le film est réduit à la présentation dans un porte-documents d'un ensemble de projets de film que l'auteur n'a jamais eu le temps de concrétiser
dépassant le simple anéantissement, il propose aux spectateurs, à partir des documents mis à leur disposition, d'imaginer leurs propres films
les projets inachevés de sabatier sont donc ici un tremplin pour des élaborations cinématographiques purement mentales, propres à chacun
"oeuvres" d'édouard levé peut tout à fait faire écho à "regrets" de sabatier, ainsi qu'à d'autres réalisations du même artiste qui à constamment mis en doute son propre travail depuis la fin des années 1960, remplaçant parfois l'oeuvre à proprement parlée par une description orale et minutieuse des éléments qui auraient pu/dû être présents
roland sabatier
né en 1942
plasticien, poète, cinéaste
membre du mouvement lettriste depuis 1963
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